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La Spatule en colère
La Spatule en colère
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5 janvier 2008

Aéroport de Notre-Dame-des-Landes : les raisons de la colère

Dans les jours qui viennent le Conseil d'Etat devrait déclarer d'utilité publique la construction du nouvel aéroport international du Grand Ouest de Notre-Dame-des-Landes. De quoi s'agit-il au juste ? Quels sont les tenants et les aboutissants de ce projet ?

L'Aéroport International : un Serpent de mer !

1974 : le Conseil Général de Loire-Atlantique crée une Zone d'Aménagement Différé à Notre-Dame-des-Landes, à 17 km de Nantes. Le Concorde vient d'être lancé et des perspectives immenses s'offrent -pense-t-on alors- à l'aviation civile. On mise alors sur une augmentation exponentielle du trafic aérien, prévision déjà rendue caduque par le premier choc pétrolier survenu en 1973. Qu'importe. Le projet fait son chemin et est bientôt requalifié. La pollution sonore générée par l'actuel Aéroport de Nantes-Atlantique, ainsi que de nouvelles prévisions d'évolution du trafic conduisent les aménageurs à réorienter le projet. Ce sera donc un aéroport international qui irriguera tout ce qu'il est convenu d'appeler le "Grand Ouest" de la France. Après enquête publique le projet est mis sur les rails. Une Déclaration d'Utilité publique est prévue les jours prochains (janvier 2008).

Un projet non viable économiquement

L'épuisement des ressources en pétrole condamne le projet

Le projet date des années 1970, époque où la ressource en pétrole, malgré les premiers chocs pétroliers, est encore largement abondante. Mais désormais, nous sommes en 2008. Les experts prédisent l'épuisement des resources de pétrole dans les 40 prochaines années et le baril est à 100 dollars. Dans de telles conditions, qui peut penser que la croissance du trafic aérien observée ces dernières années durera encore des années ? Ne serait-ce que pour des raisons strictement économiques, l'aérien c'est fini, il faut faire autre chose. La commission d'enquête publique a elle-même parlé "d'un pari sur l'avenir". Vous misez combien vous ?

Les folles prévisions du trafic

L'actuel aéroport de Nantes-Atlantiques voit circuler 2,2 à 2,4 millions de passagers par an. Le projet de Notre-Dame-des-Landes mise sur...9 millions de passagers par an. De la folie à l'état pur au regard des évolutions prévisibles sur le marché d'un pétrole de plus en plus rare est cher. Mais notre région est amatrice des aéroports qui ne servent à rien : Angers-Marcé, Ancenis...Alors, comme on a toujours fait comme çà...

Un projet coûteux pour les finances publiques

Les premières estimations variaient autour de 450 millions d'euros. La presse évoque aujourd'hui un montant de 3 milliards d'euros ! Qui paiera l'addition ? On évoque un partenariat public/privé...J'invite ceux qui ont été victimes de l'escroquerie du Tunnel sous la Manche à investir tout leur argent dans Notre-Dame-des-Landes, ils ne seront pas déçus ! Fiasco assuré. Quoiqu'il en soit, il faudra bien que l'Union Européenne, l'Etat, la Région, le Conseil Général mettent la main à la poche. Que se passera-t-il ? La Gauche aura recours à l'impôt, la Droite à l'emprunt (ce qui est encore plus hyprocrite et lâche ). La Chambre de Commerce et d'Industrie qui soutient le projet est-elle prête à une explosion de la fiscalité ? Chiche !

Des retombées illusoires

"Le nouvel aéroport attirera inévitablement les investisseurs, les capitaux et les entrepreneurs" entend on ici ou là. Fariboles ! C'est le genre d'arguments que l'on nous ressort pour chaque grand projet. Mais le problème du chômage ne se règle pas à coups d'aéroport. En effet, il est probable que des entreprises viendront s'installer à Notre-Dame-des-Landes...après avoir délocalisé leur activité de quelques kilomètres...Ce n'est plus l'Aménagement, mais le Déménagement du Territoire !

Une aberration écologique

Des nuisances sonores...déplacées

Le prétexte des nuisances sonores infligées par le trafic de Nantes-Atlantiques aux Nantais est au coeur du débat. Il ne s'agit pas ici de minimiser l'existence de ces perturbations chroniques. Pour autant, la solution se trouve-t-elle dans le déplacement de l'infrastructure vers Notre-Dame-des-Landes, c'est-à-dire vers les 80 000 habitants de la banlieue nord de Nantes ? Non ! La réflexion doit être globale et non gérée de manière aussi brutale et partielle.

Un effet de serre accentué

C'est bien là que le constat est le plus amer. 10 ans après Kyoto, quelques mois après Bali et le Grenelle de l'Environnement, en contradiction totale avec les objectifs que s'était fixée la France, l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes est prêt à décoller. Comment faire admettre au citoyen lambda qu'il doit aller travailler en vélo (dixit Mme Lagarde, qui défend le projet) et dans le même temps lui offrir le spectacle d'un véritable gaspillage de pétrole orchestré par ceux-là même qui l'invitent à la sobriété énergétique. San-da-leux !

La boîte de Pandore de l'urbanisation galopante

L'aéroport actuel de Nantes-Atlantique occupe 370 hectares. Notre-Dame-des-Landes en occupera 2000 ! Le tout prélevé sur des espaces naturels et agricoles, dont une Zone Naturelle d'Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique. Mais, pour politiques et aménageurs, peu importent les petits paysans et les oiseaux ! De plus, en dehors du projet en tant que tel, doivent être pris en compte les infrastructures de desserte (routes, voies ferrées, pont sur la Loire...) qui fragmenteront un peu plus les espaces naturels du, ainsi que le risque de voir l'urbanisation galoper sur des communes jusqu'alors préservées. Ce doit être cela "l'Aménagement équilibré et durable du Territoire" !

La sécurité à l'envers

L'Aéroport actuel serait trop dangereux car placé trop près de la ville de Nantes (risques de crash sur la ville, d'attentats). Comme les aménageurs (les technocrates aurait dit Coluche) ont pensé à tout, avec Notre-Dame-des-Landes, ils feront passer les avions au dessus de la raffinerie de pétrole de Donges ! Nettement plus rassurant, non ?

Convaincus ? Signez la pétition sur le site de l'ACIPA http://www.acipa.free.fr/Petition/petition.htm

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